|
::
|
Quand à son physique il est grand et fort, parce qu'il est accoutumê à une vie active et rude. Voilà, Monsieur, un tableau fidèle du jeune homme que j'estimerai heureux, si il avoit le bonheur d'être sous votre direction. Venons maintenant à ce que j'ai à vous proposer. Je n'ai quittê mon Pays que dans le dessein de finir et perfectionner ces êtudes et son êducation; je sais que vous avez refusê de prendre chez vous des enfans de gens de la plus haute condition de votre Pays, mais je me flatte que l'objection principale que vous aviez peut-être pour cela êtoit, qu'ils vouloient que leurs fils, soyent des Seigneurs même dans leur enfance, et bien, Monsieur, le mien ne vous donnera aucun embarras de ce genre vous voulez me faire cette grande obligation de vous charger en partie de mon fils, c'est vous même qui me prescrirez tout, ce que vous jugerez à propos, et je ne demande qu'une seule condition pour moi, c'est d'être dans la même ville que lui; je suis persuadêe Monsieur, que si Mon fils êtoit sous votre direction, il n'aura plus besoin d'aucun de mes soins comme de ceux de tout autre, mais laissez moi être prête pour être sa garde-malade, au cas qu'il en ayt besoin, c'est une tache que personne ne peut remplir comme une mère; et en ayant fait la triste expêrience, c'est ce qui m'a fait partir avec lui; il a auprès de lui un gouverneur, que je plaèai chez lui lorsque j'êtois moi-même mourante, c'est un digne honyne qui joint à des connoissances des moeurs strictement honnêtes, mais si vous ne jugerez pas qu'il est nêcessaire pour mon fils, je ne fairai pas difficultê de ne garder personne auprès de lui, pas même un domestique.
Je sens bien, Monsieur, que ma lettre est remplie de dêtails ennuyeux, et je devrai vous en faire des excuses, mais vous en saurez distinguer le motif que j'ai cru devoir vous ênumeroter, en partie du moins, les inconvênients que je peux, et veux vous êviter au cas que vous voudrez remplir les voeux les plus ardents d'une mère qui ne vit que pour ses Enfants. Monsieur Wederburne, qui c'est chargê de celle-ci, m'a promis aussi de joindre ses pryères aux miennes auprès de vous et de vous expliquer (plus clairement que je ne l'ai fait) mes dêsirs.
J'attendrai avec autant d'inquiêtude que, d'impatience Votre rêponse parce que le plan le plus cher à mon coeur dêpend de Votre dêcision qu'elle me marquera. En attendant, Monsieur, que vous me rendiez la plus contente des mères, ou que vous me fassiez un chagrin bien vif, je vous assure que rien on ne peut ajouter à l'estime et à la haute considêration que j'ai pour vous. Joignez y les sentimens de la reconnaissance, et ce ne sera point un poids, pour celle qui se dit sincèrement,
Monsieur,
Votre très humble servante
Princesse de Daschkaw.
|
|
|
|
|